Après une première apparition lors de l’inauguration de l’Année Internationale de l’Inde au Trocadéro en 1985, le Festival de l’Imaginaire accueillait en 1997 la première présentation en France de Terukkuttu menée par le maître P. K. Sambandan avec sa troupe d’acteursritualistes et de musiciens du village de Purisai. En 2016, il est invité par Ariane Mnouchkine à la Cartoucherie pour former les comédiens du Théâtre du Soleil en vue de la création d’Une chambre en Inde. À l’occasion de la reprise de ce spectacle, Notre petit Mahabharata présente quatre épisodes de l’épopée jouée par la troupe du Théâtre du Soleil et les autres élèves tamouls du maître.
« Le Terukkuttu est un théâtre traditionnel tamoul très ancien plus généralement joué par et pour les basses castes. Un cousin du Kathakali, né dans l’Etat du Tamil Nadu, à l’extrême Sud de l’Inde. Alors que le Kathakali a gagné ses lettres de noblesse, le Terukkuttu est demeuré un théâtre très populaire, qui se joue dans les villages depuis la tombée de nuit jusqu’au petit matin. J’ai été frappée par la liberté et la vitalité puissante de cette forme, qui raconte principalement des histoires issues des épopées du Mahabharata et du Ramayana. Dans Une chambre en Inde, le Terukkuttu apparaît dans toute sa vigueur et sa splendeur. Il joue ainsi un rôle très important en tant qu’exemple de la force même du théâtre, et s’affirme comme une sorte de rappel à l’ordre de ses lois fondamentales et ancestrales, se moquant de nos ondulations et de nos ondoyances. Bien-sûr, en 2016, tout ne peut pas être résolu par une représentation de Terukkuttu. Mais ce théâtre est comme une pierre de gué pour traverser un fleuve qui déborde... »
Ariane Mnouchkine, extrait d’un entretien autour de la création d’Une chambre en Inde, 2016